Le changement climatique

La température moyenne de la Terre dans son ensemble n’est pas stable mais varie avec le temps, comme le prouve l’analyse des couches géologiques. Notre planète était par exemple plus froide d’une dizaine de degrés il y a 20.000 ans, lors de l’apogée de la dernière époque glaciaire.

Ces variations sont néanmoins très lentes, la température n’a ainsi fluctué que de 0,2 degré entre l’an mille et la fin du XIXe siècle. Le fait qui inquiète la communauté internationale à l’heure actuelle est l’accélération du phénomène, qui se produit dorénavant à une cadence inégalée dans le passé.

Ainsi, depuis 1900, en un peu plus d’une centaine d’années, la température moyenne du globe a augmenté d’un degré. Pire, les simulations par ordinateur semblent indiquer que le réchauffement va s’accélérer et la température moyenne pourrait en conséquence augmenter de deux à quatre degrés d’ici la fin du XXIe siècle.

C’est ce phénomène que l’on appelle le changement climatique (ou anciennement le réchauffement global ou planétaire).

L’augmentation depuis 1880 de la température moyenne globale de l’air sur la terre ferme (en rouge) et à la surface des océans (en bleu), avec et sans lissage. Crédit : NASA GISS

L’effet de serre

Les variations de température de l’atmosphère sont généralement liées à différents facteurs comme les fluctuations de l’activité du Soleil ou de la vitesse de rotation de la Terre. Mais la majorité des scientifiques pensent que la cause majeure du réchauffement actuel de la planète est un phénomène différent, appelé l’effet de serre.

Il s’agit d’un processus par lequel une grande partie de l’énergie du Soleil qui atteint la Terre est emmagasinée par l’atmosphère de notre planète, plutôt que réfléchie et renvoyée vers l’espace.

La nature du rayonnement qu’émet un corps dépend de sa température. Le Soleil, avec une température de surface de 6000 degrés émet principalement dans le domaine visible et son énergie traverse facilement notre atmosphère.

Mais, comme la température de la Terre est beaucoup plus basse que celle du Soleil, notre planète réémet cette énergie sous forme de rayonnement infrarouge. Or, certains gaz de l’atmosphère comme le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote, bien que transparents dans le domaine visible, sont opaques à la lumière infrarouge. Ils bloquent donc le rayonnement réémis, absorbent son énergie et se réchauffent.

Une grande partie de l’énergie solaire qui nous atteint est ainsi absorbée par l’atmosphère terrestre, un phénomène que l’on retrouve également à une échelle plus spectaculaire sur la planète Vénus.

La responsabilité humaine dans le réchauffement

La cause la plus probable de l’accélération de l’effet de serre et du réchauffement climatique depuis la fin du XIXe siècle est l’impact de l’homme sur son environnement.

D’énormes quantités de gaz à effet de serre sont en effet relâchées dans l’atmosphère par diverses activités modernes comme l’utilisation de combustibles fossiles dans l’industrie et les transports, ainsi que certaines pratiques agricoles comme le déboisement et l’élevage de bovins.

On estime ainsi par exemple que la concentration du dioxyde de carbone dans l’atmosphère a augmenté de 30 pour cent depuis le début de l’ère industrielle, ce qui contribue de manière non négligeable à l’effet de serre.

Aletsch
Sur les 150 dernières années, les glaciers alpins comme celui d’Aletsch en Suisse ont perdu la moitié de leur volume en moyenne. Auteur: Olivier Esslinger

Les effets du réchauffement

Les effets du réchauffement se font déjà voir avec, par exemple, le retrait de certains glaciers, une montée d’une dizaine de centimètres du niveau des océans par expansion thermique de l’eau, ainsi que la réduction d’épaisseur de la calotte polaire arctique.

L’accélération du phénomène au cours du XXIe siècle devrait conduire à des effets plus marqués, en particulier une augmentation plus nette du niveau moyen des océans et des variations extrêmes dans les conditions météorologiques, avec à la clé vagues de chaleur et périodes de fortes précipitations.

Les effets se feront bientôt sentir sur les populations humaines avec plus d’inondations, plus de périodes de sécheresse, des problèmes d’approvisionnement en eau potable, le développement de maladies comme la malaria, la disparition de certaines zones côtières ou d’îles à basse altitude.

A plus long terme, on peut envisager des phénomènes comme la fonte de la calotte glaciaire qui recouvre le Groenland, ce qui résulterait en une montée de six mètres du niveau des océans, avec un impact sur la plupart des régions côtières du monde.

Pour en savoir plus : Sixième rapport d’évaluation du GIEC.


Mis à jour le 24/08/2023 par Olivier Esslinger